Récit de voyage à Grenade en Andalousie, à la découverte de la mythique Alhambra, dernier bastion de l'architecture musulmane de la péninsule ibérique, qui domine la ville de Grenade et les sommets enneigés de la Sierra Nevada.

Depuis Almeria, je prends le train en direction de Grenade. Cette même ligne du réseau ferroviaire de la RENFE relie Grenade à Séville en 2 heures et Grenade à Malaga en une heure et demie. Après trois heures de trajet, bien au frais dans un wagon climatisé, je suis accablée par une chaleur avoisinant les 46 degrés C. Pas vraiment la saison idéale pour visiter le dernier bastion musulman de la péninsule, mais je ne voudrais manquer pour rien au monde, son plus prestigieux témoin : l’Alhambra.

Les Arabes qui quittèrent la ville en 1492, après 8 siècles de présence, ont laissé ici une empreinte incomparable. Je sens les saveurs orientales lorsque je me promène dans les ruelles, dans les marchés, lorsque je découvre les créations artisanales, et la danse, lorsque j'écoute de la musique et que je surprends quelques expressions dialectales…
On ne s’étonne pas de savoir que Grenade est jumelée avec Marrakech et Tétouan, au grand dam des rois catholiques qui doivent se retourner dans leur tombe !

Du haut de la colline de la Sabika, l’ensemble fortifié domine la plaine et la ville de Grenade, faisant face au quartier populaire et pittoresque de l’Albaicin. La silhouette rouge de l’Alhambra (qui doit son nom à la teinte de l’argile avec laquelle furent construits ses murs) se découpe sur le fond des sommets enneigés de la Sierra Nevada.

Au cours des XIIIe, XIVe et XVe siècles, la forteresse se transforme en une citadelle aux remparts élevés, flanquée de tours défensives qui abritent deux zones principales : la zone militaire (ou Alcazaba), caserne de la garde royale, et la médina qui abrite les Palais Nasrides, les vestiges des demeures des nobles et des plébéiens, et le Palais de Charles Quint, édifié après la prise de la ville par les Rois Catholiques.
Le complexe monumental comprend également et une église édifiée à la place d’une mosquée et un palais indépendant, en face de l'Alhambra, entouré de potagers et de jardins, qui fut un lieu de villégiature des rois de Grenade, le Generalife.

Les palais de la dynastie Nasrides (1232-1492) ont une heure précise de visite dans la journée. Une minutieuse restauration de ces palais a souligné avec finesse l’essentiel et les caractéristiques majeures de l'architecture et de l'art de vivre musulman.
La Grande sobriété des formes et de l’ameublement, en opposition avec le raffinement des détails de sa décoration forment un ensemble harmonieux !

Ce sont les palais Nasrides qui ont fait la réputation mondiale de l'Alhambra, et inspirés de nombreux poètes, en commençant par les poètes arabes. Après la conquête chrétienne, les nouveaux maîtres les ont conservés pour en faire leurs appartements privés, charmés par la beauté de ces lieux.

Après une journée entière consacrée à la visite de L’Alhambra, et les deux suivantes au reste de la ville, dont de la cathédrale et la Capella Real, entre autres trésors culturels, je poursuis mon chemin, toujours en train, en direction de la ville d’Antequera.