Mafia et son archipel, méconnus et isolés, se cachent dans les eaux de la Tanzanie. Absentes des cartes, ces poussières de terre se donnent de grands airs d’îles de pirates désignées par ces deux syllabes inquiétantes : Ma. Fia. Évocateur, son nom n’a pourtant aucun lien avec l’organisation criminelle ! Il dérive du terme "morfieyeh" qui désigne « un groupe » en arabe, en référence à la grappe d’une douzaine d’îles qui composent l’archipel.

La petite île corallienne de Mafia, située à environ 150 km au sud de Dar es Salaam en Tanzanie est une petite perles perdue dans l'Océan Indien. Un isolement et une apparente langueur qui l’ont tenue, jusqu’à aujourd’hui, à l’écart des grands sentiers touristiques. Contrairement à Zanzibar, Mafia appartient à la Tanzanie continentale, elle ne jouit pas du statut semi-autonome dont bénéficie Zanzibar.

Mafia, très verte et dotée de plages désertes est particulièrement réputée pour ses fonds sous-marins exceptionnels.
Préservé, l’archipel est en effet considéré comme le plus important sanctuaire marin de toute l’Afrique orientale. Un véritable éden maritime protégé depuis 1975 par un parc terrestre et sous-marin de 820 km2, "Mafia Island Marine Park“ qui compte plus de quatre cents espèces de poissons et cinquante variétés de coraux (grandes tables de corail, coraux fouets, éponges géantes, tortues, barracudas, murènes, raies, requins et thons...).
Une diversité qui attire des voyageurs séduits tant par le site réputé pour la plongée et la pêche au gros, que par la tranquillité offerte de quelques établissements de charme.

Ici, on vit petitement de la culture de la noix de coco, de la patate douce, de la noix de cajou et surtout de la pêche, loin de l’agitation des hommes. Sur l’île principale, une seule route limoneuse relie sans entrain les quelques villages à une unique bourgade endormie du nom de Kilindoni, petit hameau que l’on qualifierait difficilement de capitale malgré son aérodrome à la piste terreuse truffée de nids-de-poule.

Afin de favoriser la coexistence des activités humaines et la préservation de la nature, le parc a été divisé en plusieurs zones aux niveaux de restrictions variables. Certains secteurs sont ainsi strictement interdits à la pêche et réservés à la plongée tandis que d’autres permettent aux communautés locales de pêcher de façon traditionnelle.