Le Gèlèdé est une fête traditionnelle de la culture Yoruba au Bénin, classée au patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis 2008. Elle est considérée comme l'une des plus anciennes pratiques culturelles du pays, organisée par les femmes, en l'honneur de la mère primordiale, afin de protéger la communauté et d’assurer la fertilité des terres. Cette tradition est devenue presque une philosophie de vie pour les Béninois, qui reconnaissent à travers cette cérémonie, le rôle des femmes au sein de leur société patriarcale.

La pratique des cérémonies Gèlèdé a vu le jour au XVIIIe siècle dans la ville de Kétou, située dans l'est du Bénin. Elle est pratiquée par les Yoruba et les Nago également au Nigeria et au Togo. Cette tradition est née lors de la transition de la société matriarcale à la société patriarcale. Au Bénin, le patriarcat a longtemps été un obstacle à la participation des femmes dans les sphères publiques et privées. Les femmes ont été soumises à de nombreuses formes de discrimination, y compris la violence, l'exploitation économique et la marginalisation politique. 

La cérémonie Gèlèdé

La cérémonie Gèlèdé est dirigée par des femmes, appelées « Iyaalu », qui sont chargées de communiquer avec les esprits ancestraux pour obtenir leur bénédiction et leur protection. Gèlèdé se compose de deux mots : « Gè » qui signifie « mystère » et « Lèdé » qui signifie « femme qui a donné naissance ». La tradition est centrée sur la vénération des ancêtres féminins et de la divinité féminine, appelée « Iya Nla ».
Les femmes portent, à cette occasion, des costumes colorés ornés de coquillages, de perles et des masques représentant des figures symboliques de la fertilité, de la maternité, de la mort et de la résurrection. Les masques sont fabriqués à partir de matériaux naturels (paille, bois, feuilles) et représentent souvent des personnages ou des animaux associés à la mythologie Yoruba. La danse Gèlèdé est une forme d'expression artistique qui imite les mouvements des animaux et des objets, tels que les oiseaux, les serpents et les balais, tout en chantant des louanges aux ancêtres et en encourageant la communauté à respecter les traditions et les coutumes.

Une pratique en plein essor

Le patrimoine oral Gèlèdé est transmis de génération en génération par les histoires, les chants et les danses. Il joue un rôle important dans la préservation de la diversité culturelle et dans la promotion du dialogue interculturel. Il permet également de renforcer les liens sociaux et de promouvoir l'égalité des genres en mettant en avant le rôle primordial des femmes, face à une société devenue patriarcale, voire machiste. La pratique du Gèlèdé est en plein essor au Bénin, en particulier dans les villages où les masques et les danses sont utilisés pour aider les femmes à tomber enceinte ou à accoucher. Cette résurgence peut s'expliquer par l'attrait touristique pour les pratiques religieuses et sacrées ainsi que par l'intérêt renouvelé pour les traditions festives. Cette cérémonie est devenue si vivace au Bénin qu'elle s'étend à d'autres ethnies. 

La place de la femme dans le milieu politique au Bénin 

Le Bénin est l’un des pays d'Afrique de l'Ouest où la participation des femmes en politique est de plus en plus visible. Depuis son indépendance en 1960, le pays a vu plusieurs femmes accéder à des postes clés. En 2006, une loi qui visait une représentation minimale de 30 % de femmes dans les instances électives et nominatives a été adoptée. Elle a permis d'augmenter la participation des femmes en politique, mais la parité est encore loin d'être atteinte. Malgré tout, différentes initiatives ont été mises en œuvre pour promouvoir l'égalité des sexes et lutter contre le patriarcat, par des organisations de la société civile qui ont sensibilisé le public et défendu les droits des femmes dans les domaines de l'éducation, de l'emploi et de la participation politique. Aujourd’hui, plusieurs femmes occupent des postes au sein du gouvernement béninois, comme Véronique TOGNIFODE, ministre des Affaires sociales et de la Microfinance, Aurélie A. SOULE ZOUMAROU, ministre du numérique et de la digitalisation, Adidjatou MATHYS, ministre du travail et de la fonction publique, Eléonore YAYI LADEKAN, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, ainsi que Shadiya Alimatou ASSOUMAN, ministre de l’Industrie et du commerce. Par le passé, Rosine Vieyra Soglo a occupé le poste de maire de Cotonou, la plus grande ville du pays et Irène Soglo fut la Première dame du Bénin de 1991 à 1996.

Une amélioration de la représentativité des femmes à la 9ème législature de l’Assemblée nationale du Bénin

Dans le cadre d'un voyage au Bénin, vous aurez peut-être l'opportunité d'assister à une cérémonie Gèlèdé, une expérience immersive, festive et mémorable !
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